On fait souvent des généralités en assimilant des individus à un groupe prédéterminé et doté de caractéristiques communes. C’est néfaste car un filtre s’installe alors dans les rapports humains indispensables au management…
Une longue pratique de différentes cultures me fait adopter la formule de Confucius : « les hommes sont partout pareils, seules les coutumes changent ».
Ça m’est apparu évident en Chine lors d’une réunion préparatoire à une mission en Europe. Nous avions décidé d’emmener nos vestes d’entreprise pour éviter d’en réclamer à chaque visite. L’un de nous fit la remarque « qu’on serait facilement repérable avec ces vestes ». Cela me fit sourire « de toute façon un groupe de chinois sera très vite repéré ». Mais en les regardant je me rendis compte que pour moi ce n’était plus un groupe de « chinois ». Ils étaient tous différents physiquement, différents aussi dans leurs compétences, leur agilité intellectuelle, leurs émotions.
Bien sûr il reste des caractéristiques communes : les yeux bridés et le communisme (il faut bien une religion m’a dit l’un d’eux), un attachement particulier à l’entreprise. Par exemple : à chaque fois que j’ai posé la question « quel poste voudriez-vous occuper plus tard ?» j’ai obtenu la même réponse « je ferai ce que l’entreprise jugera bon de me demander ».
Mais finalement rien de fondamental. Si j’avais dû manager cette équipe en ne prenant en compte que les stéréotypes « chinois » comme la peur de perdre la face, de ne pas tenir un objectif ou de contredire son chef, cela aurait été catastrophique. Le vécu individuel de chacun est bien plus important.
Et les femmes me direz-vous, voilà un groupe homogène. En fait non, passé le premier contact et la différence physique, dès qu’on se connait mieux les relations se basent sur les compétences, les attitudes, la volonté de coopérer de chaque individu. Si les caractéristiques féminines (supposées) vont dans le bon sens tant mieux, à l’inverse tant pis. « La femme est un homme comme les autres ».
A Madrid la création d’une équipe de nuit a été l’occasion de faire entrer de nombreuses jeunes femmes dans un milieu strictement masculin. Succès quasi immédiat, les chefs d’équipe se mirent à préciser sur leurs demandes de recrutement « femme de préférence », inadmissible discrimination…
Vous l’aurez compris, si le manager doit prendre en compte la culture dans laquelle il évolue, il doit surtout s’appuyer sur des individualités qui sortent toujours du cadre où on voudrait les enfermer. Et pour installer une confiance réciproque (Post 6)
PS vous pouvez remplacer chinois par Noir, LGBT, seniors… ça marche aussi !