Lorsqu’on juge un collaborateur digne de confiance et qu’en conséquence on lui laisse une plus grande autonomie on se facilite en général la tâche, pourvu qu’on ne remette pas en cause cette délégation à la première difficulté, c’est sur le temps long qu’on juge le résultat.
Un premier exemple : à la création d’une équipe de nuit, un bon chef d’équipe est promu chef d’atelier, seul cadre présent la nuit. Quelques semaines plus tard mon téléphone sonne à 2h du matin, je ne l’entends pas…
Le lendemain on constate que le chef d’atelier a dû arrêter la ligne (un crime en production) deux heures avant la fin de l’équipe. Il expliquera qu’une pièce importante manquait et qu’il avait décidé d’arrêter plutôt que de produire mauvais, c’est justement le principe que nous mettions en avant.
Une bonne décision à mon avis, mais difficile à prendre car les tenants et aboutissants sont complexes et lorsqu’on est seul c’est difficile de se convaincre. « J’ai essayé de vous appeler et puis sans réponse je me suis dit que si vous m’aviez mis à ce poste c’est que j’avais votre confiance, alors j’ai fait au mieux selon moi ». Je n’ai pas cherché à savoir si une autre solution était possible et je l’ai assuré qu’il avait fort bien agit, qu’il gardait toute ma confiance. Et on s’est mis à chercher comment combler le trou dans la production… Plus utile que de répondre au téléphone à 2h du matin.
Un deuxième : à mon arrivée à un nouveau poste on m’explique que je devrai valider toutes les demandes d’achat de mon service. Ça me parait énorme, mes collègues chefs de service me disent qu’ils le font… Bof, du contrôle quoi, pas du management !
J’explique donc à mes chefs de groupe que j’ai mis la validation en automatique et que leurs techniciens doivent se responsabiliser sur ce qu’ils commandent, ils ont toute ma confiance… En pratique les projets étaient largement discutés et chiffrés, dans ce cadre une certaine liberté pouvait facilement s’admettre. En trois ans je n’ai jamais eu connaissance d’aucun problème, s’il y en eu, ils se sont réglés sans moi. Ce qui est certain c’est que j’ai évité un travail inutile. Croire qu’on peut apporter une plus-value par un contrôle à postériori est un leurre, je trouvais beaucoup plus utile de passer ce temps à me tenir au courant des avancées ou des difficultés de chacun.
Mais comment inspirer confiance soi-même (Post 7)