Pour les entreprises c’est la période des prévisions pour les années futures. Une des caractéristiques fréquente dans le plan moyen terme c’est l’appel à la croissance. En facilitant l’absorption des frais fixes elle justifie facilement tous les projets, mais c’est souvent un piège qui promet beaucoup et n’amène rien.
En France la croissance moyenne est de 1% par an. On peut faire plus de temps en temps ou au démarrage d’une activité, mais une crise Covid ou une crise de ressource ont vite fait de ramener aux réalités et ce quel que soit le secteur.
La croissance ne peut pas être un paramètre posé à priori, il faut que ce soit étayé par un plan crédible direz-vous. La plupart du temps (l’expérience parle) les meilleurs plans ne marchent pas ! Les nouveaux produits sont rapidement obsolètes, la concurrence agressive, le marché atone et on revient au 1%. En 40 ans d’automobile : aucune croissance pérenne, même externe. Ce qui soutient les constructeurs c’est l’innovation et la productivité.
Que faire alors dans un plan moyen terme ? Du qualitatif ! En améliorant les processus on dégage des marges de manœuvre et on peut même récupérer de la croissance (au détriment de la concurrence).
Oui, mais le qualitatif c’est limité !! Ah bon, observez bien vos processus.
- Que dire du management, est-il vraiment adapté aux besoins de l’heure ? Est-il toujours prompt à réduire la pénibilité, les difficultés ? Il est quand même plus facile d‘aller vers l’inconnu ensemble.
- Le système qualité, réellement efficace ? Comparez-vous à la concurrence et décidez de l’améliorer pour récupérer la position de leader.
- Le flux est–il tendu et suffisamment flexible pour s’adapter rapidement et profiter des moments de croissance ? Sans doute pas. Peut-on réintégrer de la valeur ajoutée actuellement sous-traitée et la marge qui va avec ?
- Les process ne devraient-ils pas être remis à niveau pour limiter les gaspillages, les surfaces réduites pour économiser l’énergie? Les nouvelles technologies utilisées pour mieux s’interconnecter ?
Evidemment il est plus facile de rentabiliser ces actions en leur attribuant une vertu de croissance, mais il vaut mieux rester réaliste.
Si elle parie sur la croissance sans progresser dans son organisation ou ses processus, l’entreprise peut déjà de préparer à écrire un plan d’économies.
Si elle progresse vers l’excellence, elle sera pérenne et saura saisir les opportunité de progrès.